Qui est Fariba Adelkhah ?
Fariba Adelkhah est née à Téhéran en 1959 et est venue en France pour poursuivre ses études universitaires en 1977. Elle a soutenu sa thèse en 1990, portant sur les femmes islamiques dans l'Iran post-révolutionnaire. Fariba Adelkhah est devenue directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de la Fondation nationale des sciences politiques à partir de 2004, après avoir mené des recherches sur les liens entre les pouvoirs politiques et économiques dans le golfe Persique.
En juin 2019, Fariba Adelkhah a été arrêtée par les Gardiens de la révolution iranienne, qui la soupçonnaient d'espionnage. Elle a été détenue dans la prison d'Evin, provoquant une grève de la faim en décembre 2019 pour protester contre son emprisonnement. Son avocat a annoncé en janvier 2020 l'abandon des poursuites pour espionnage, mais elle reste poursuivie pour "propagande contre le système" et "complot contre la sûreté nationale". Le 16 mars 2020, Fariba Adelkhah a été libérée de la prison d'Evin et assignée à résidence. En octobre 2020, sa peine de cinq ans de prison a été prononcée par un tribunal iranien, mais elle a été autorisée à rester en résidence surveillée en raison de la pandémie de Covid-19. En octobre 2021, l'Iran a annoncé une grâce pour un "nombre important" de prisonniers, y compris Fariba Adelkhah. Selon son entourage, elle a été libérée de prison quelques jours après cette annonce.
Fariba Adelkhah est l'auteur de nombreuses publications sur l'Iran et l'Afghanistan et est membre du conseil scientifique de la revue Études iraniennes et de la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée.
L’iran détient des “otages d’Etat”
Le partenaire de Fariba Adelkhah, Roland Marchal, également chercheur, détenu avec elle avant d'être libéré en mars 2020, après que Paris ait libéré l'ingénieur iranien Jallal Rohollah Nejad et que les États-Unis avaient demandé l'extradition pour avoir violé les sanctions américaines contre l'Iran.
Dimanche, le bureau du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a annoncé la grâce d'un "nombre important" de condamnés, y compris ceux emprisonnés lors des manifestations contre le régime iranien depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, détenu pour avoir violé le code vestimentaire.
Jeudi, des médias basés à l'étranger ont rapporté que sept militantes et journalistes avaient été libérées de la prison d'Evin à Téhéran.
Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs partisans comme des innocents utilisés par Téhéran comme monnaie d'échange.
Sous sanctions internationales, l'Iran et les grandes puissances tentent de faire revivre un accord international conclu en 2015 qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de Téhéran, accusé malgré ses démentis, de chercher à acquérir l'arme nucléaire.
Tensions entre la France et l’Iran
La France accuse Téhéran de détenir des "otages d'État". Le gouvernement français a rappelé sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les ressortissants français détenus arbitrairement en Iran. Les étrangers sont détenus en vertu des lois intérieures de l'Iran, selon Téhéran, qui s'est dit prêt à des échanges de prisonniers.
En plus de Fariba Adelkhah, plusieurs autres Français ont été arrêtés et condamnés, notamment Benjamin Brière et Cécile Kohler avec son compagnon Jacques Paris. La santé de Bernard Phelan, un Franco-Irlandais détenu depuis octobre, se détériore. Il a commencé une grève de la faim et de la soif début janvier, mais l'a suspendue à la demande de sa famille. Benjamin Brière a également causé une grève de la faim le 28 janvier.
Source : France24
